Aventurier et écrivain anglais connu pour son récit autobiographique « Les Sept Piliers de la sagesse » (1922) qui raconte ses périples quand il était officier de liaison britannique durant la grande révolte arabe de 1916-1918. David Lean a réalisé en 1962 le film « Lawrence d’Arabie », avec Peter O'Toole dans le rôle-titre, remportant un immense succès et 7 oscars.
Enterré (où exactement ?).
Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie, né à Tremadog (Caernarfonshire) dans le nord du pays de Galles le 16 août 1888 et mort près de Wareham (Dorset) le 19 mai 1935, est un officier et écrivain britannique. Pendant la Première Guerre mondiale, les reportages du journaliste américain Lowell Thomas firent la notoriété de T. E. Lawrence, officier de liaison britannique durant la grande révolte arabe de 1916-1918. Après la guerre, la version abrégée de son témoignage sur cette campagne, Les Sept Piliers de la sagesse, qui en décrit le caractère aventureux, fut un succès de librairie. La version intégrale, publiée cinquante ans après sa mort, confirma son talent littéraire. David Lean a réalisé en 1962 le film Lawrence d’Arabie, avec Peter O'Toole dans le rôle-titre, remportant un immense succès et sept oscars.
Thomas Edward Lawrence est né le 16 août 1888 à Trémadoc dans le Pays de Galles. Son père, dont le vrai nom était Chapman, a quitté l'Irlande, sa femme, ses quatre filles et une bonne partie de sa fortune pour aller vivre avec sa gouvernante Sarah Junner. Mme Chapman refusant de divorcer, ils prennent le nom de Lawrence et établissent au gré de la naissance de cinq fils une famille parfaitement honorable. Tout le monde, enfants y compris, ignore l'illégitimité de leur relation. Thomas Edward, le second des cinq fils, la découvrira par lui-même pendant son adolescence. Après passablement de déplacements et un séjour de quelques années à Dinard en France, la famille Lawrence s'installe à Oxford dans le courant de l'été 1896, afin d'assurer une éducation saine et stable aux cinq garçons. La scolarité de Thomas Edward se déroule sans aucun problème. Il est très doué et il passe brillamment tous ses examens. En octobre 1907, il obtient une bourse pour le Jesus College, toujours à Oxford.
Depuis des années déjà, il est passionné par le moyen âge et surtout par son héritage architectural et culturel. Inlassablement, il parcourt l'Angleterre à vélo avec son ami Beeson à la recherche d'antiquités insolites qu'il offre ensuite au musée d'Oxford, l'Ashmolean. C'est donc fort logiquement qu'il choisit comme sujet de thèse L'Influence des Croisades sur l'Architecture militaire Européenne du X au XIIème siècle. Il collecte les informations nécessaires à sa thèse au moyen de quatre voyages en France à vélo et d'un cinquième en Syrie à pied. En juillet 1910, sa thèse est acceptée avec la mention très bien.
En décembre de la même année, sur l'intervention de David G. Hogarth, le directeur de l'Ashmolean qui est devenu son ami, il obtient un subside du Magdalen College qui lui permet de travailler pendant quatre années sur le site archéologique de Karkemish en Mésopotamie. Les fouilles, axées sur la mystérieuse civilisation des Hittites et menées parallèlement à la construction d'un pont de chemin de fer sur l'Euphrate par des ingénieurs allemands, sont dirigées par Hogarth et, en son absence, par Leonard Woolley. Lawrence se plaît beaucoup dans le rôle de chef des travaux. Travaux qu'il dirige d'une manière personnelle mais efficace, considérant les excavations comme un jeu et n'hésitant pas en de nombreuses circonstances à se mêler à la population locale. De ses quatre années à Karkemish, il va tirer une excellente connaissance des arabes et une grande sympathie pour eux. Lawrence se lie particulièrement d'amitié avec un jeune ânier du nom de Dahoum auquel il apprend à lire et à écrire.
En janvier 1914, Woolley, Lawrence et Dahoum rejoignent le capitaine Newcombe pour donner un crédit archéologique à la mission cartographique que doit effectuer ce dernier dans la région du Sinaï alors mal explorée. De cette expédition est issu un livre, le Désert de Sin, coécrit par Lawrence et Woolley.
Quand la guerre éclate, Lawrence ne s'engage pas immédiatement. En octobre 1914, il est affecté, grâce à Hogarth, comme sous-lieutenant au service cartographique du ministère de la guerre. A la fin du mois de décembre, il est transféré au Caire au Service des Renseignements militaires où il retrouve Newcombe et Woolley. Il se fait très vite remarquer par son excellent travail. Il participe à la préparation d'un plan de débarquement à Alexandrette, passe une semaine à Athènes pour enseigner l'exploitation des photographies aériennes (en août 1915), interroge des prisonniers et contribue à la publication de bulletins d'informations pour l'armée d'Egypte.
En avril 1916, il part avec Audrey Hebert en mission à Bassorah, pour négocier la reddition des troupes britanniques encerclées à Kut-Al-Amara. Ils échouent, mais Lawrence en profite pour produire un long rapport confidentiel sur l'état de l'armée britannique de Mésopotamie et sur les possibilités inexploitées d'utiliser le nationalisme arabe contre les turcs dans cette région. Il fait depuis toujours partie du clan des Arabophiles qui pensent que le meilleur moyen de battre la Turquie est de provoquer la révolte des Arabes qui constituent une part importante de l'empire Ottoman en leur promettant l'indépendance. Depuis le début de la guerre, Sir Henry McMahon et Ronald Storrs négocient secrètement avec Hussein, le chérif de La Mecque. Début juin 1916, le chérif proclame finalement l'insurrection pour la plus grande joie de Lawrence et de ses amis. Lawrence tient absolument à rejoindre l'Arab Bureau nouvellement formé sous la direction d'Hogarth, et chargé de tout ce qui touche à la révolte arabe. Jugé indispensable dans son service, il se rend insupportable à ses supérieurs. Il est finalement muté en octobre 1916.
Sa première mission consiste à profiter d'une permission pour accompagner Storrs au Hedjaz et jauger la révolte en général et ses chefs en particulier. Seul l'émir Fayçal, le troisième fils d'Hussein, trouve grâce aux yeux de Lawrence. L'estime est réciproque. Après une période transitoire, Lawrence est définitivement nommé officier de liaison auprès de Fayçal à la demande de ce dernier à la fin du mois de janvier 1917. La tâche exacte de Lawrence est difficile à définir. Il est à la fois espion, diplomate, stratège, chef de bande et instructeur militaire. Il envoie des rapports à l'Arab Bureau, conseille très habilement l'émir et dirige des attaques à la dynamite contre le chemin de fer du Hedjaz.
En décembre 1916, il participe à la défense de Yambo. En janvier 1917, il est avec l'armée arabe lors de la prise d'El Ouedj. Dès le mois de mars, il organise des raids contre la voie ferrée. En juillet, il fait partie de la petite troupe qui capture par surprise le port d'Akaba. Cet exploit modifie radicalement les données stratégiques de la révolte Arabe et le statut de Lawrence. Il obtient la pleine confiance du général Allenby, le nouveau commandant en chef de l'armée d'Egypte, qui lui fournit des moyens financiers et matériels considérables. Pour les Britanniques, il est maintenant le 'responsable' de l'armée de Fayçal qui a quitté le Hedjaz pour constituer l'aile droite d'Allenby au Sinaï et en Palestine.
Les succès militaires et les drames personnels vont alors se succéder rapidement. Il ne peut tenir sa promesse de détruire les viaducs du Yarmuk; il est capturé par les turcs et torturé/violé avant de pouvoir s'échapper; il a l'honneur d'être parmi les premiers a rentrer à pied dans Jérusalem libérée; il défait un bataillon turc à Tafila; il ment à ses amis arabes sur les véritables intentions des Alliés; il accélère par des raids audacieux la débandade des troupes turques; il apprend la mort de Dahoum. Tout s'achève avec une entrée triomphale à Damas aux côtés de Fayçal le 30 septembre 1918. Trois jours après, il obtient d'Allenby une permission et il rentre en Angleterre avec le grade de lieutenant-colonel.
Il va alors dépenser toute son énergie pour la cause des Arabes, raison pour laquelle il refuse d'être décoré par le roi Georges V. Il participe à la conférence de Versailles, comme délégué britannique détaché auprès de la mission du Hedjaz conduite par Fayçal. Malgré des concessions aux Sionistes et la sympathie des Américains, Lawrence et les Arabes ne parviennent pas à contrer les ambitions colonialistes de la France et de la Grande-Bretagne qui finissent par prévaloir dans une myriade d'accords ou déclarations contradictoires (McMahon, Sykes-Picot, Balfour, les Sept du Caire, 14 points de Wilson). L'échec est consommé en juillet 1919 quand les troupes françaises chassent Fayçal du trône de Syrie qui lui avait été accordé sous mandat français. Il y a aussi de graves problèmes avec l'administration britannique en Mésopotamie que Lawrence critique dans une série de lettres ouvertes au Times ainsi qu'à d'autres journaux, entre mai et octobre 1920.
L'arrivée de Churchill au Colonial Office, en janvier 1921 donne une seconde chance à Lawrence qui accepte un poste de conseiller. De la conférence du Caire en avril de la même année découle un régime plus souple pour les territoires sous contrôle de la Grande-Bretagne. Fayçal devient roi d'Irak et son frère Abdallah reçoit le trône d'un nouvel état, la Transjordanie. C'est là que Lawrence va brièvement officier comme représentant du gouvernement britannique à partir d'octobre après un vain séjour dans le Hedjaz pour tenter de faire ratifier un traité par le roi Hussein. Dès décembre 1921, il est remplacé par Harry St. J. B. Philby. Il travaille encore six mois pour le Colonial Office à Londres avant que Churchill n'accepte sa démission en juillet 1922.
Cependant, les ambitions de Lawrence n'étaient pas politiques, mais littéraires. Le 10 juin 1919, il est élu boursier du All Souls College d'Oxford pour 7 ans. Il reçoit une chambre et une petite pension qui doivent l'aider à écrire un livre sur la révolte arabe. La genèse de ce livre, qu'il décide d'intituler Les Sept Piliers de la Sagesse, est compliquée. En novembre 1919, il perd le manuscrit de la première version dans une gare. En juin 1922, il brûle la seconde au chalumeau, avant de faire imprimer en huit exemplaires la troisième à partir de laquelle il élabore la quatrième et dernière version, achevée en décembre 1925.
Les Sept Piliers de la Sagesse ne sont édités qu'en novembre 1926, dans une édition luxueuse et onéreuse, réservée à une centaine de souscripteurs. Une version édulcorée qui ne garde que l'aspect militaire, Révolte dans le Désert, est livrée au grand public le temps de rembourser les coûts de publications. Lawrence s'est fait dans les années qui suivent la Première Guerre Mondiale un grand nombre d'amis dans les milieux artistiques ou politiques : Robert Graves, Winston Churchill, Eric Kennington, G.B. Shaw et sa femme Charlotte, Lady Astor, Thomas Hardy. La liste est loin d'être exhaustive. Presque tous, ainsi que la plupart des acteurs anglais de la révolte arabe achètent ou reçoivent un exemplaire des Sept Piliers de la Sagesse. Les critiques sont unanimement favorables.
Un journaliste américain du nom de Lowell Thomas avait eu l'occasion d'interviewer et de photographier Lawrence en mars 1918. D'abord simple partie d'un récit sur la Première Guerre Mondiale, son reportage With Allenby in Palestine and Lawrence in Arabia, obtient un tel succès qu'il s'y consacre exclusivement. Une vaste tournée aux Etats-Unis et une impressionnante série de conférences à Londres à partir d'août 1919 font connaître au grand public une version romanesque de la vie de Lawrence. Celui-ci devient la proie des journalistes et reçoit nombre de demandes en mariage. Il prend bien vite sa célébrité en horreur, sauf quand elle lui permet de rencontrer des gens qu'il admire.
Deux de ses frères sont tombés à la guerre en 1915, son père est mort de la grippe en 1919. La famille est définitivement éclatée lorsque Robert, l'aîné des fils, part comme missionnaire en Chine accompagné de sa mère en novembre 1921. Il a beaucoup d'amis mais aucun intime. Quand il est à Londres, il se cache chez un ami architecte. Il dit manquer d'argent mais refuse d'utiliser sa renommée pour en obtenir.
Avant de quitter le Colonial Office, il avait refusé des postes importants. A la fin du mois d'août 1922, il préfère, pour des raisons qu'il ne s'explique pas entièrement lui-même, s'engager sous un faux nom comme simple soldat dans la Royal Air Force grâce à la complicité du maréchal Trenchard. Il subit alors les affres de l'école d'instruction. Il écrit une sorte de journal décrivant cette expérience qui va devenir un livre, La Matrice.
A la fin décembre 1922, les journaux découvrent sa 'cachette'. Devant le scandale il doit quitter la R.A.F. En mars 1923, il rentre dans le Royal Tank Corps, sous le nom de Thomas Edward (T.E.) Shaw. Cette identité deviendra légalement la sienne en 1927. Près du camp de Bovington, il loue un chalet du nom de Cloud Hills qu'il achètera en 1929. Il fait tout pour parvenir à réintégrer la R.A.F. et finit par être exaucé après l'intervention d'amis influents et un chantage au suicide en août 1925. Il est affecté à la base de Cranwell où il consacre son temps libre à ses préoccupations littéraires.
En janvier 1927, il est muté à Karachi. Il y fait surtout du travail de bureau. Il entretient une vaste correspondance et entame une traduction de l'Odyssée pour un éditeur américain. Elle lui prendra quatre ans. En mai 1928, il est à Miranshah à la frontière de l'Afghanistan. Quand une guerre civile éclate dans ce pays, les journaux pensent que Lawrence en est l'instigateur ! Pour faire taire les rumeurs, il est rapatrié de manière rocambolesque en janvier 1929 et reprend du service à la base de Plymouth.
Choqué par un accident d'hydravion, il se passionne pour le sauvetage en mer et contribue grandement au développement des vedettes rapides de la R.A.F. Il finit sa carrière militaire comme contrôleur de chantiers de construction navale à Felixstowe et à Hythe. En février 1935, il est démobilisé. Il commence par parcourir l'Angleterre à vélo en attendant que les journalistes ne lèvent le siège de sa maison. Il y retourne au début avril. Il n'a pas de projet précis sauf l'aménagement de Cloud Hills et peut-être de nouvelles ambitions littéraires.
Depuis 1922, il se passionne pour les motos, fasciné par leur vitesse. Le 13 mai 1935, il est victime d'un accident de la route en évitant deux jeunes cyclistes au détour d'une colline. Il meurt six jours plus tard sans avoir repris connaissance. Le 21 mai, Lawrence est enterré au cimetière de Moreton en présence d'une cohorte de célébrités politiques et littéraires et de ses compagnons d'armes. Il a sa statue à la Cathédrale Saint-Paul de Londres, à côté des autres grands hommes de l'Angleterre.
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