Communiste, Homme d'état, Homme politique, Président (Extrême gauche, Politique).
Ouzbek, né le 30 janvier 1938 et mort le 2 septembre 2016
Enterré (où exactement ?).
Islom Abduganiyevich Karimov (ou Islam Abdouganievitch Karimov), né le 30 janvier 1938 à Samarcande et mort le 2 septembre 2016, était le président de la République d'Ouzbékistan en poste depuis le 24 mars 1990. Il était le président le plus âgé des quinze anciennes républiques soviétiques, à la tête d'un des États les plus répressifs au monde.
Islom Karimov est né le 10 janvier 1938 à Samarcande.
Sa biographie officielle indique sans précisions qu'il est issu d'une « famille de fonctionnaires ».
D'après un câble de l'ambassade des États-Unis à Tachkent, Islom Karimov n'est pas, contrairement à certaines versions de la biographie officielle, un orphelin, mais est issu d'une famille de Samarcande et a six frères et une soeur. D'après le journaliste Bruce Pannier et Radio Free Europe, il envoyé dans un orphelinat, à l'âge de trois ans, après que son père soit libéré de prison. Il sera renvoyé vers sa famille peu de temps après, l'orphelinat devenant surchargé avec l'engagement militaire de l'Union soviétique dans la Seconde guerre mondiale. Turbulent, il est renvoyé à l'orphelinat à l'âge de 7 ans, en 1945, jusqu'à sa majorité.
Les versions varient également sur son origine sociale, attribuant aux parents d'Islom Karimov un statut de fonctionnaire ou de travailleurs pauvres.
Islom Karimov s'éloigne de sa famille après que son frère est impliqué dans une affaire de corruption à partir de la fin de l'année 1985. Islom Karimov, qui est alors vice-président du Gosplan et attend une promotion, élabore une version de sa biographie selon laquelle il a grandi dans un orphelinat et ne fait plus aucune mention de sa famille afin de ne pas compromettre sa carrière. Les liens avec sa famille sont définitivement rompus en 1989.
D'après le journaliste Bruce Pannier, « il n'existe [de cette période] que des brides d'informations de proches et de fréquentations anonymes [...] qui qualifient Karimov d'« étudiant exceptionnel » ou de « notoire voleur de pastèques sur le marché de Samarcande » et ayant un mauvais caractère ».
Islom Karimov suit des études supérieures à la capitale Tachkent et devient ingénieur en machines-outils et économiste. Il adhère en 1964 au Parti communiste de l'Union soviétique.
Karimov poursuit son ascension dans l'appareil du parti et participe en 1966 à l'élaboration du plan quinquennal de la RSSOu. Il devient ministre des Finances en 1983, vice-premier ministre en 1986 puis premier secrétaire du Parti communiste d'Ouzbékistan en 1989. Le 24 mars 1990, il devient Président de la RSS d'Ouzbékistan et, après l'effondrement de l'URSS et l'indépendance du pays, déclarée le 31 août 1991. Il assume le rôle de Président d'Ouzbékistan en attendant l'élection présidentielle du 29 décembre.
Islom Karimov gagne la première élection présidentielle en 1991 avec 86 % des suffrages. En 1995, il organise un référendum qui étend son mandat jusqu'en 2000 et obtient environ 100 % des voix. Puis Karimov est réélu le 9 janvier 2000 avec 91,6 % des voix face au seul autre candidat Abdoulaziz Djalalov. Djalalov ne cache même pas qu'il n'est qu'un candidat servant à donner au régime un minimum de façade démocratique et que, d'ailleurs, il a personnellement voté pour Karimov. Le 27 janvier 2002, Karimov fait encore prolonger son mandat par référendum.
Les ONG présentes dans la région ainsi que l'ONU dénoncent les tortures, le manque de démocratie, la répression contre l'opposition politique et religieuse, le manque de liberté de la presse en Ouzbékistan sous la coupe de Karimov. Le chef du parti Erk, Muhammad Solih, est obligé de partir en exil alors que son collègue Atanazar Oripov passe beaucoup de son temps en détention « provisoire ». Néanmoins la structure sociale qui existe en Ouzbékistan est très différente des sociétés occidentales qui laissent une plus grande liberté à l'individu. En Ouzbékistan, le pouvoir est basé en grande partie sur l'accord des mahallas (communautés de quartier) et donc il doit satisfaire un minimum aux exigences de la population. Il reste toutefois indubitable qu'en dehors de la soumission aux mahallas et aux représentants de l'islam officiel, la répression est féroce.
Voulant créer une image positive en occident pour y obtenir des investissements dans les industries du pays en manque de réformes structurelles, Karimov essaie de montrer quelques signes d'évolution du régime. Ainsi lors de la venue à Tachkent, en février 2004, de Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense des États-Unis, et des médias internationaux qui le suivent, Karimov fait libérer une femme condamnée à six ans de prison pour avoir dénoncé les tortures qui ont causé la mort de son fils.
Les vagues d'attentats en mars et juillet 2004 montrent que la répression musclée de Karimov n'a pas endigué le renouveau de l'islamisme armé dans la vallée de la Ferghana et que son alliance avec les États-Unis a été source de contestation. Karimov persiste à attribuer ces attentats au mouvement islamiste Hizb ut-Tahrir, alors que certains éléments permettent de croire qu'il peut s'agir d'actions du Mouvement islamique d'Ouzbékistan de Tohir Yoldosh et Djouma Namangani.
Karimov a effectué le pèlerinage de La Mecque (hadj) en 1992 et a approuvé la construction de plusieurs grandes mosquées à travers le pays.
Ne voulant pas être déstabilisé par les États-Unis, Karimov ouvre son territoire et ses bases aériennes aux militaires américains qui combattent en Afghanistan à partir de la fin 2001. L'Ouzbékistan devient pour quelques années un allié stratégique des États-Unis, et ce jusqu'en été 2005 quand il fait un brusque virage vers Moscou et expulse les militaires américains de son sol.
Le 13 mai 2005, il réprime une insurrection à Andijan, dans la vallée de Ferghana, en faisant tirer sur les insurgés à la mitrailleuse lourde, 169 morts selon les sources officielles ouzbèkes, 769 morts selon l'opposition, des ONG présentes sur place estiment qu'il y en aurait plus d'un millier.
Le 23 décembre 2007 Karimov est à nouveau élu pour sept ans avec 88,1 % des voix. Trois autres candidats « alternatifs » participent au scrutin, mais ils soutiennent tous implicitement la candidature de leur « rival » Karimov.
Le Sénat de l'Ouzbékistan a approuvé le 5 décembre 2011 un amendement constitutionnel qui réduit le mandat présidentiel de sept à cinq ans. La Chambre basse du parlement, la Chambre législative, a approuvé le changement plus tôt. Le changement a été provoqué par le président Islam Karimov. La Constitution de l'Ouzbékistan avait fixé le mandat présidentiel à cinq ans, mais un référendum en 2002 a étendu le mandat à sept ans.
En mars 2015, Islom Karimov est réélu avec plus de 90 % des suffrages. À 77 ans, le président le plus âgé des quinze anciennes républiques soviétiques repart donc pour un quatrième mandat de cinq ans. Le caractère démocratique du scrutin est une nouvelle fois contesté par la mission d'observation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
Le 29 août 2016, il est victime d'un accident vasculaire cérébral et est placé dans une unité de réanimation à Tachkent.
Islam Karimov est mort le vendredi 2 septembre 2016 à l'âge de 78 ans.
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