Iranien, né le 15 février 1934 et mort le 8 janvier 2017
Enterré (où exactement ?).
Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, né Hachemi Bahramani le 15 février 1934 à Bahreman (Perse) et mort le 8 janvier 2017 à Téhéran (Iran), est un homme politique iranien, président de la République islamique d'Iran de 1989 à 1997. Il fut l'un des hommes clés de la République islamique. Proche collaborateur de l'imam Khomeiny, il dirigeait le Conseil de discernement, une instance chargée de résoudre les querelles entre le Parlement et le Conseil des gardiens.
Fils d'agriculteurs aisés, il a suivi la hawza de Qom, ville sainte du chiisme, pendant une douzaine d'années, dont six sous l'enseignement de l'ayatollah Khomeini, dont il devint l'un des plus fidèles seconds.
En réalité, peu passionné par l'étude des commentaires du Coran, il réussit par la suite à mener de front une carrière d'agitateur politique, pour laquelle il sera arrêté à quatre reprises et d'homme d'affaires, grâce à laquelle il réalise, entre 1960 et 1976, des opérations immobilières à Qom qui lui rapportent de beaux profits. Il devient également l'un des plus importants grossistes en pistaches d'Iran et fut considéré comme l'homme le plus riche du pays ; sa fortune personnelle est estimée à plusieurs milliards de dollars.
En 1979, avant la chute du chah, se présentant comme le représentant des petits commerçants du bazar, qui lui ont donné depuis le surnom de Akbar Chah (roi Akbar), il abusa les journalistes internationaux, en particulier, les journalistes français, en affirmant que l'unique but du mouvement était d'instaurer une république démocratique.
En 1980, il est élu président du majlis (parlement).
Durant le conflit avec l'Irak (1980-1988), il fut le fondé de pouvoir de l'ayatollah Khomeini au puissant Conseil de la guerre. Il lui a d'ailleurs été reproché d'avoir prolongé inutilement les hostilités après la reconquête des territoires envahis par l'Irak.
De mars 1983 à juin 1986, il entreprend avec la France un jeu subtil entre négociations secrètes et pressions terroristes, comme l'attentat de Beyrouth en 1983 qui a tué 60 militaires français, jeu qui aboutira à faire plier le gouvernement français. Celui-ci finira par livrer, à partir de juin 1986, 100 000 obus par l'intermédiaire de la société Luchaire, expulsera en novembre Massoud Radjavi qui ira se réfugier en Irak, et versera au gouvernement iranien un chèque de 330 millions de dollars, représentant une partie de la participation iranienne à la société d'enrichissement d'uranium Eurodif.
En mars 1988, Khomeiny le nomme commandant en chef des armées iraniennes, et en avril il impose alors le cessez-le-feu avec l'Irak.
Au printemps 1989, il lance des appels au terrorisme, avant de les démentir mollement. Le 5 mai, il avait appelé les Palestiniens à tuer des Américains, des Britanniques ou des Français, puis fait défiler 10 000 hommes en armes du Hezbollah libanais à Baalbek lors du Jour de Jérusalem. Début août 1989, il offre son aide pour accélérer la libération des otages occidentaux au Liban, après avoir négocié un geste avec les États-Unis directement au téléphone avec le président George H. W. Bush les avoirs iraniens aux États-Unis, bloqués depuis la mort du chah en 1980, se montaient alors à 12 milliards de dollars , il demande au Hezbollah de suspendre toute exécution d'otages.
Le 28 juillet 1989, il est élu président de la République iranienne puis réélu jusqu'en août 1997, sur un programme d'ouverture et de réformes contre ceux qu'on appelait alors les irréductibles, dont le chef de file était Mohtachemi. Il affirmait alors : "On ne construit pas un barrage avec des slogans... L'Iran fait toujours venir son blé, sa viande, ses pièces de rechange, ses véhicules et ses experts de l'étranger !". Souvent en conflit avec le parlement conservateur, celui-ci renvoya certains collaborateurs de Rafsandjani, comme le ministre de la culture Mohammad Khatami en 1992 et le ministre de l'Économie Mohsen Nourbakhsh en 1994.
Il a tout fait pour torpiller les projets de loi des réformateurs depuis 1997. Ses proches expliquent que la société iranienne est religieuse et que le minimum qu'on puisse exiger des propositions de loi, et notamment de réformes, est qu'elles ne portent pas atteinte à l'islam, république et islam sont deux principes inséparables et les Iraniens ne concevraient pas qu'on les sépare.
Beaucoup d'Iraniens lui reprochent son rôle décisionnel dans les basses oeuvres de la République islamique, son indifférence aux problèmes de droits de l'homme, et surtout la réputation d'affairisme qui pèse sur sa famille, à commencer par ses fils.
Candidat à l'élection présidentielle de juin 2005, il arrive en tête du premier tour avec 21,1 % des voix contre 19,4 % au conservateur Mahmoud Ahmadinejad. Au second tour, il est battu par ce dernier, ne recueillant que 35,9 % des suffrages. Cette défaite est la plus importante de sa carrière.
Rafsandjani est président du Conseil de discernement et conseille le Guide de la révolution sur les sujets de politique nationale.
En décembre 2006, Rafsandjani est élu en tant que représentant de Téhéran à l'Assemblée des experts. Il est élu par ses pairs à la présidence de l'Assemblée le 4 septembre 2007. Il en perd la présidence en mars 2011, au profit de l'ayatollah Mohammad Reza Mahdavi Kani, un religieux conservateur proche du président Mahmoud Ahmadinejad. La faction dirigeante du pays lui reproche son soutien à l'opposition lors de la réélection contestée du président en juin 2009.
La justice argentine accuse, en octobre 2006, le gouvernement iranien et le mouvement libanais Hezbollah d'étre responsable de l'attentat de l'AMIA. À ce titre, un mandat d'arrêt international a été prononcé à l'encontre de Hachemi Rafsandjani et de huit autres fonctionnaires et diplomates iraniens.
Hachemi Rafsandjani est mort le dimanche 8 janvier 2017 à l'âge de 82 ans, d'une crise cardiaque, à l'hôpital de Tajrish, à Téhéran (Iran).
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