Professeure française, à la suite d'une liaison amoureuse avec un de ses élèves, Christian Rossi, alors âgé de 16 ans, elle est condamnée à 1 an de prison avec sursis pour enlèvement et détournement de mineur et se suicide dans son appartement marseillais. Son histoire a inspiré de nombreuses œuvres artistiques comme le film d'André Cayatte, « Mourir d'aimer » (1971), les chansons « Gabrielle » de Serge Reggiani (1970) et « Mourir d'aimer » de Charles Aznavour (1971), ou encore le téléfilm de Josée Dayan, « Mourir d'aimer » (2009), qui sera critiqué par les protagonistes de l'affaire.
Française, née le 29 avril 1937 et morte le 1er septembre 1969
Enterrée (où exactement ?).
Gabrielle Russier est une professeure agrégée de lettres née le 29 avril 1937 à Paris et morte le 1er septembre 1969 à Marseille. À la suite d'une liaison amoureuse avec un de ses élèves, Christian Rossi, alors âgé de 16 ans, elle est condamnée à 1 an de prison avec sursis pour enlèvement et détournement de mineur et se suicide dans son appartement marseillais. Son histoire a inspiré de nombreuses œuvres artistiques comme le film d'André Cayatte, « Mourir d'aimer » (1971), les chansons « Gabrielle » de Serge Reggiani (1970) et « Mourir d'aimer » de Charles Aznavour (1971), ou encore le téléfilm de Josée Dayan, « Mourir d'aimer » (2009), qui sera critiqué par les protagonistes de l'affaire.
Gabrielle Russier naît en 1937 de l'union de René Russier, avocat pénaliste au barreau de Paris, et Marjorie, Américaine mormone, atteinte de sclérose en plaques. Elle est fille unique. Elle effectue ses études secondaires au lycée de jeunes filles Victor-Duruy. Elle étudie ensuite les lettres modernes à Paris et rencontre Michel Nogues à la résidence universitaire d'Antony. Celui-ci est ingénieur, spécialisé dans la fission nucléaire. Le couple se marie un an plus tard, en 1958. Gabrielle Russier est alors titulaire d'une propédeutique en Lettres.
Son mari est recruté par General Electric, sur l'antenne de Casablanca au Maroc, où, fin 1959, Gabrielle Russier donne naissance à des jumeaux, Joël et Valérie. Elle sollicite et obtient un poste de professeur au lycée Abdallah Moulay. Elle reçoit un rapport laudateur de l'inspecteur, ce qui lui permet d'être promue enseignante.
Michel Nogues obtient un poste d'ingénieur à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône. Gabrielle retourne quelque temps chez ses parents à Paris, avant que le couple emménage pendant l'été 1961 à Aix-en-Provence. Gabrielle s'inscrit à l'université d'Aix-Marseille pour préparer le concours de l'Institut préparatoire à l'enseignement secondaire. Sur cinq cents candidats, elle arrive dans les treize premières places, et devient professeur.
Son couple bat de l'aile et Michel se montre parfois violent envers Gabrielle. Ils se séparent et elle élève seule ses deux enfants dans un logement des quartiers nord de Marseille en préparant l'agrégation de Lettres. Elle a alors Antoine Raybaud comme professeur. Raymond Jean dirige son diplôme d'études supérieures. Elle obtient la mention Très bien pour un mémoire sur le « Temps romanesque et temps grammatical ».
Elle arrive quinzième aux écrits de l'agrégation de lettres modernes, mais épuisée, elle perd ses moyens aux oraux et échoue. Elle est alors réaffectée au ministère de l'Éducation nationale. Elle n'est pas envoyée au lycée de Nîmes grâce à l'entregent de sa tante au ministère. Elle est affectée au lycée Saint-Exupéry. Elle y est réputée pour son implication pédagogique. Elle emmène un groupe d'élèves au théâtre, puis en vacances au ski en mars 1968.
Elle rencontre Christian Rossi, né en janvier 1952, lorsque celui-ci a quinze ans et dont elle connaît les parents, lesquels sont, la mère, professeur de français médiéval, et le père, professeur de philologie. Ils se côtoient d'autant plus que Gabrielle Russier est très impliquée dans leur classe de Seconde, qui regroupe ses élèves de français, latin et grec. Ils se retrouvent dans les manifestations de la fin de mai 68.
Gabrielle et Christian entament une liaison lorsque celui-ci est en fin de seconde. Les parents du jeune homme, Mario et Marguerite Rossi, enseignants à l'université d'Aix-en-Provence, s'opposent très vite à la relation. Pendant les grandes vacances, Christian leur annonce qu'il part en stop avec un copain de lycée en Italie et en Allemagne. Gabrielle Russier suit alors Christian, âgé de 16 ans et demi, dans ces deux pays.
À la rentrée des classes, les parents de Christian lui demandent de rompre, mais ce dernier refuse et s'installe chez Gabrielle. Le 15 octobre 1968, les parents saisissent le juge pour enfants. Ce dernier trouve un compromis : envoyer le jeune homme au lycée d'Argelès, comme interne, à condition qu'elle puisse lui écrire et le voir à la Toussaint. Mais les lettres de Gabrielle sont interceptées si bien que Christian menace de se suicider. Alors qu'elle vient le chercher, les gendarmes arrêtent Gabrielle. Le 16 novembre, Christian fugue et est hébergé par un copain de lycée. Gabrielle le rejoint. Quinze jours plus tard, le père de Christian porte plainte pour enlèvement et détournement de mineur.
Le juge d'instruction Bernard Palanque, appelé alors qu'il n'était pas de service car l'affaire est jugée "délicate", inculpe Gabrielle Russier pour détournement de mineur et ordonne son incarcération à la prison des Baumettes une première fois en décembre 1968. Christian Rossi intervient auprès du juge pour enfants si bien qu'elle est libérée cinq jours après. Christian est transféré au lycée Thiers, et il reçoit l'ordre de ne plus jamais s'approcher de Gabrielle que pendant des heures fixées à l'avance. Il obtient un logement dans un foyer, où il doit être présent tous les jours à 19h. Il tient les premiers mois, se rend en cours.
Les parents de Christian Rossi décident de le placer dans différents instituts puis le font interner dans la clinique psychiatrique L'Émeraude où il subit une cure de sommeil pendant trois semaines avant de partir se reposer chez sa grand-mère. En dépit de ces événements, Gabrielle et Christian se revoient et Christian finit par fuguer. Le 14 avril 1969, Gabrielle est à nouveau incarcérée, d'abord pendant quelques jours, puis pendant cinq semaines du 25 avril au 13 juin 1969 pour avoir refusé de révéler où se cachait Christian. Elle restera finalement cinquante jours en détention.
Le 23 juin, l'Université d'Aix-en-Provence rejette la candidature de Gabrielle à un poste d'assistante de linguistique.
Le 10 juillet 1969, Gabrielle comparaît devant le tribunal correctionnel de Marseille siégeant à huis clos. Le procureur de la République requiert treize mois d'emprisonnement ferme, même s'il souligne les qualités professionnelles de la prévenue. Le lendemain, elle est condamnée à douze mois de prison avec sursis, à 1 500 francs d'amende et un franc de dommages-intérêts symbolique pour les parents. À la suite de l'élection du président de la République Georges Pompidou en juin 1969, le Parlement prépare une loi d'amnistie, qui s'appliquerait à la condamnation de Gabrielle et lui permettrait de conserver son emploi, mais, pour éviter cela, le parquet fait appel a minima, sous la pression de l'Académie d'Aix, en la personne du recteur Paul Frank.
Le substitut Jean Testut ne souhaite pas faire appel de la condamnation amnistiable de Gabrielle Russier mais doit suivre les instructions du procureur général, Marcel Caleb. Il défend malgré tout la position de sa hiérarchie:
« Il fallait une inscription au casier judiciaire pour faciliter l’action disciplinaire et l’éloigner de son poste. Elle la méritait. Les enseignants sont tenus à une certaine réserve. Gabrielle Russier donnait au contraire le mauvais exemple en bafouant l’autorité paternelle. Si encore elle avait fait amende honorable, ou s’il s’était agi d’une coiffeuse, ou si elle avait couché avec un jeune apprenti, c’eût été différent. »
Devant comparaître en octobre devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence, elle vit cette situation comme un acharnement de l'institution. Elle écrit « J'ai tellement peur d'être marquée à jamais ». Tombant dans une dépression, elle est placée à la maison de repos La Recouvrance, à Boulin près de Tarbes.
Son père engage un ténor du barreau, Maître Naud, en vain. Gabrielle fait une première tentative de suicide en août 1969.
Gabrielle Russier est morte le lundi 1er septembre 1969, à l'âge de 32 ans, en se suicidant par intoxication au gaz, à Marseille (France). Elle est morte asphyxiée après avoir calfeutré toutes les issues d'aération et pris des barbituriques, dans son appartement marseillais de la Résidence Nord. Ses obsèques sont célébrées par le pasteur Michel Viot. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise (26e division), à Paris.
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