Sculpteur brésilien en 1956, pionnier de la lutte pour la sauvegarde de l'Amazonie, Toute son oeuvre, principalement basée sur la défense de la planète Terre, est construite sur la transformation de matériaux naturels : assemblages de bois naturels en "bois découpés" ou "tressages de vannerie", il passe aux totems, puis aux "bois brûlés" -"queimadas"- rehaussés de charbon végétal et de pierres.
Brésilien, né le 12 avril 1921 et mort le 15 novembre 2017
Enterré (où exactement ?).
Frans Krajcberg, né à Kozienice en Pologne le 12 avril 1921 et mort le 15 novembre 2017, est un ingénieur, peintre, sculpteur et photographe polonais puis brésilien en 1956. Il fut un pionnier de la lutte pour la sauvegarde de l'Amazonie. Toute son oeuvre, principalement basée sur la défense de la planète Terre, est construite sur la transformation de matériaux naturels : assemblages de bois naturels en "bois découpés" ou "tressages de vannerie", il passe aux totems, puis aux "bois brûlés" -"queimadas"- rehaussés de charbon végétal et de pierres.
À 18 ans, Frans Krajcberg est plongé dans la Seconde Guerre mondiale dès les premiers jours de l'invasion de la Pologne par les Nazis en septembre 1939. Les Nazis exécutent en prison sa mère, Bina Krajcberg, militante communiste. Emprisonné lui-même, il réussit à s'évader et à quitter la Pologne en guerre pour gagner l'URSS et Leningrad où il fait des études d’ingénieur hydraulicien et suit les cours des Beaux-Arts. Quittant la ville avant le terrible siège de 1941, il se retrouve un temps au Kazakhstan, puis au début de 1943, Krajcberg rejoint l'armée polonaise qui lutte aux côtés de l'Armée rouge dirigée par le maréchal Joukov, le vainqueur de Stalingrad. Après la libération de camps de concentration, en janvier 1945, il construit le pont sur la Vistule qui permet aux armées de libérer Varsovie.
À la fin de la guerre, de retour dans son village, cet officier couvert de décorations est chassé de sa maison natale occupée, parce qu'il est juif. Il ne retournera jamais dans son pays natal. Cherchant sa famille, il rejoint Stuttgart, où se trouvent des survivants de son village, qui lui confirment la disparition des siens. Pour sublimer sa souffrance dans l'expression artistique, il fréquente un temps le cours tout juste rouvert de Willi Baumeister, un des artistes du Bauhaus. Celui-ci lui recommande de gagner Paris et lui donne une lettre pour Fernand Léger. Hébergé quelques mois chez Chagall, il s'embarque sur son conseil pour le Brésil et débarque à Rio de Janeiro en 1947, sans aucune ressource. À São Paulo, il trouve un travail alimentaire de manutentionnaire au Musée d'art qui prépare la première édition de la Biennale pour 1951. Il reprend ses activités d'artiste et présente des peintures au Salon Paulista d'Art Moderne et à la Galerie Domus.
En 1952, cet homme de la nature s’installe dans l’État du Paraná comme ingénieur dans une fabrique de papier, et se consacre aussi à la création d'œuvres en céramique. Il vit en pleine forêt, dans une maison en bois, « loin de la barbarie des hommes », mais la culture extensive du café conduit les exploitants à brûler de grandes surfaces boisées. Sa maison détruite dans un incendie, ayant à nouveau tout perdu, il part pour Rio de Janeiro, où il peint, partageant son atelier avec le sculpteur Franz Weissmann. Tous deux sélectionnés pour la IV Biennale de Sao Paulo, ils sont primés et Krajcberg reçoit le prix du Meilleur Peintre Brésilien (1957).
Célèbre du jour au lendemain, il repart alors pour Paris, alors en pleine effervescence artistique (Manifeste des artistes du Nouveau Réalisme en 1960). Installé à Montparnasse, où il a toujours son atelier (et désormais son espace d'exposition permanente) Krajcberg noue de grandes amitiés avec les artistes Yves Klein ou le critique Pierre Restany. Il s'enfuit à nouveau en pleine nature dans l'île d'Ibiza. La peinture lui étant interdite par suite d'intoxication aux vapeurs de térébenthine, il expérimente une technique qu'il rendra célèbre, les empreintes de nature sur papier.
En 1964, retour au Brésil. Il s'installe dans l'État du Minas Gerais, dans la nature, non loin du Pico d'Itabirito et des carrières de minerai de fer. Il commence alors à sculpter à partir de troncs d’arbres morts, pour leur redonner vie, utilisant des pierres et des blocs de manganèse. Il voyage aussi en Amazonie, au Pantanal de Mato Grosso. Il découvre alors les ravages de la déforestation contre laquelle il ne cessera alors de témoigner en multipliant ses photographies et l'utilisation systématique des racines et des troncs brûlés, qui sont désormais au centre de son œuvre.
En 1965, invité par l'architecte Zanine, il découvre le petit port de pêche de Nova Viçosa, au sud de Bahia. Pour attirer de grands artistes sur son territoire, l'état offre des hectares de forêt en bord d'océan. Séduit par cette nature intacte, la forêt primitive, les palétuviers, et la simplicité des pêcheurs de crevettes, Krajcberg s'installe. En 1971, il construit sa maison dans un arbre, grande cabane à dix mètres au-dessus du sol, « où pour la première fois de ma vie, à cinquante ans, je me suis enfin senti chez moi ». Tout autour ses ateliers, la première maison pyramidale construite par son ami Zanine, et ses musées (2 bâtiments déjà et un 3e en construction): c'est le "Sitio Natura" où affluent désormais des visiteurs du monde entier.
En 2003, L'Espace Krajcberg (au 21, avenue du Maine 75015 - Paris) ouvre ses portes et présente aux visiteurs la donation des œuvres du sculpteur Frans Krajcberg à la ville de Paris. L'Espace Krajcberg initie une importante réflexion sur le rôle de l'art dans le combat de survie écologique.
Son œuvre engagée connaît une résonance de plus en plus grande. Militant écologiste de la première heure, dès 1978, Krajcberg lançait le « Manifeste du naturalisme intégral" ou "Manifeste du Rio Negro » à la suite d'un voyage en Amazonie avec le critique d’art Pierre Restany et le peintre Sepp Baenderenck, dont ils sortirent révoltés contre la destruction organisée de la forêt et des Indiens qui la peuplent.
"Je veux crier ma révolte !"
La destruction des ressources naturelles ne cessant de s'amplifier, Krajcberg a engagé sa vie et son œuvre dans cette lutte planétaire, avec une audience grandissante.
Photographe, il est sans cesse à l'affût de la beauté fugitive d'une fleur ou d'une lumière. Sculpteur, il redonne vie et beauté aux arbres morts ou suppliciés par le feu.
L'ensemble de son œuvre artistique, ses livres, ses films, ses expositions, ses interventions publiques, depuis les grands sommets de la terre jusqu'aux plus simples conférences, ont fait de Krajcberg l'un des chefs de file du combat pour la sauvegarde de la planète Terre.
Frans Krajcberg est mort le 15 novembre 2017 à l'âge de 96 ans à Rio de Janeiro (Brésil).
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il cest battu pour la planete