Artiste, Écrivain, Philosophe (Art, Littérature, Philosophie).
Francais, né le 5 octobre 1713 et mort le 31 juillet 1784
Enterré (où exactement ?).
Issu d'une famille de la bourgeoisie aisée, Denis Diderot, après avoir été l'élève des Jésuites au Collège de sa ville natale, poursuit à Paris des études de philosophie, de théologie, et de droit (1732). Gagnant sa vie comme il peut, clerc d'un procureur langrois, ou précepteur chez un receveur des finances, il étudie l'anglais, les sciences, et tâche de satisfaire son insatiable curiosité dans tous les domaines de la connaissance. Ami de Jean-Jacques Rousseau, qu'il a rencontré en 1742, il se marie en 1743 contre le gré de son père, et vivote en faisant des traductions de l'anglais. Il publie en 1745 une traduction libre de l'Essai sur le mérite et la vertu de Shaftesbury, à laquelle succède sa première oeuvre philosophique personnelle, les Pensées philosophiques, en 1746, où répliquant à Pascal, il attaque à la fois l'athéisme et le scepticisme, sans ménager les bases traditionnelles de la religion.
Dès lors, Diderot est considéré comme un écrivain subversif. Dans la Lettre sur les Aveugles à l'usage de ceux qui voient, en 1749, il en vient même à démontrer la faiblesse de certaines preuves de l'existence de Dieu. Ce livre est prétexte à son arrestation et Diderot est emprisonné à Vincennes, où il reste trois mois (automne 1749). Chargé dès 1747, avec d'Alembert, de la direction de l'Encyclopédie, cette vaste entreprise l'occupe sans relâche jusqu'en 1772.
Mais Diderot ne peut pas vivre sans écrire, et, parmi les nombreux ouvrages qu'il rédige, romanesques ou philosophiques, certains, publiés, restent anonymes (Les Bijoux indiscrets), tandis que d'autres ne verront le jour que très longtemps après sa mort (La Religieuse, en 1796 ; La Promenade du sceptique et Le Neveu de Rameau, entre autres, au XIXe siècle). De même, les principales oeuvres éclairant l'évolution philosophique de Diderot : l'Entretien entre d'Alembert et Diderot, le Rêve de d'Alembert avec sa Suite, où Diderot envisage l'avenir des sciences de la nature, ou le Supplément au Voyage de Bougainville (publié en 1796) qui établit les principes d'une morale de la nature.
La pensée philosophique de Diderot est mouvante et intuitive. Elle est faite de touches successives au moyen desquelles il tente de nuancer la conception complexe qu'il a du matérialisme (Réfutation de l'Homme d'Helvétius, rédigé en 1773-1774 ; Entretien d'un Philosophe avec le maréchal de ***, rédigé en 1776). Tandis que, contre vents et marées, il continue à éditer les volumes successifs de l'Encyclopédie, il s'exprime dans la Correspondance littéraire de Grimm, publie des Salons de peinture, s'intéresse à la physiologie, à la politique, à l'histoire romaine. Il se lie en 1756 avec Sophie Volland, jusqu'à la mort de celle-ci (1783), d'une relation amoureuse, source d'une des plus admirables correspondances de la littérature française.
Dès sa jeunesse, Diderot est au théâtre un spectateur attentif, cherchant à comprendre les ressorts du jeu de l'acteur et de l'émotion procurée au public. Il publie en 1757 Le Fils naturel, suivi des Entretiens avec Dorval, où il s'explique sur les réformes qu'il veut introduire dans le genre dramatique, sur le modèle du drame bourgeois ou de la comédie sérieuse à l'anglaise, et se brouille avec Jean-Jacques Rousseau. La pièce n'est jouée qu'en 1771, sans succès. En revanche, Le Père de famille, créé à la Comédie-Française en 1758, connaît une jolie carrière. De ses Observations sur l'acteur Garrick et les acteurs anglais, publiées dans la Correspondance littéraire en 1770, naîtra le célèbre Paradoxe sur le comédien, qui n'a pas fini d'alimenter la réflexion des exégètes. Une dernière pièce, qui prend en 1781 le titre de Est-il bon ? est-il méchant ? ne sera publiée qu'en 1834.
Le style de Diderot, vif, naturel, privilégiant le dialogue, a fait sa popularité dans le genre narratif et ses Contes et nouvelles, Jacques le fataliste et son maître, Le Neveu de Rameau, constituent des chefs-d'oeuvre de la langue française, dont la « théâtralité » naturelle se manifeste dans les nombreuses adaptations dramatiques qu'ils ont suscitées.
La Comédie-Française, qui fut la première à créer ses pièces du vivant de leur auteur, a mis un point d'honneur à mettre à son répertoire Est-il bon ? est-il méchant ? en 1955, et à le reprendre pour le bicentenaire de la mort de Diderot en 1984. Ses oeuvres théoriques sur le théâtre n'ont pas manqué d'être à l'origine de spectacles plus intimistes (Le Paradoxe sur le comédien, en 1976, Dorval et moi, en 1982, Madame de la Carlière, en 1987, au Petit-Odéon).
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Les meilleures citations de Denis Diderot.
Je puis tout pardonner aux hommes, excepté l'injustice, l'ingratitude et l'inhumanité.
La liberté d'écrire et de parler impunément marque ou l'extrême bonté du prince ou l'esclavage du peuple : on ne permet de dire qu'à celui qui ne peut rien.
Il ne suffit pas de faire le bien, il faut encore le bien faire.
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On lui doit la première encyclopédie générale en langue française et il contribua ainsi à démocratiser bien des connaissances ! Ses romains et ses essais sont une judicieuse critique des pouvoirs dominants; qui plus est, l'on sent un plaisir à écrire et même à plaisanter dans certains passages de la :" Religieuse "... " Le supplément au voyage de Bougainville " donne un éclairage plus réel que rêvé sur nos actes .... Lisez-le, vous en sortirez plus avertit !