Chenouda III d'Alexandrie

Biographie

Chenouda III (né Nazir Gayed Roufaïl dans le village d'Abnoub en Égypte le 3 août 1923 et mort le 17 mars 2012) est le le 117e primat (pape et patriarche) de l'Église copte orthodoxe du 14 novembre 1971 au 17 mars 2012, successeur de saint Marc sur le trône papal d'Alexandrie. Il meurt le 17 mars 2012 à l'âge de 88 ans laissant derrière lui des fidèles inquiets face à la montée de l'islamisme en Egypte.

Outre l'orthographe Chenouda, on peut rencontrer Chénouda, ou Shenouda. La forme francisée est Chenouté ou Chénouté, mais n'est guère employée que pour le moine écrivain mort en 466. La forme latine est Sinuthius.

Nazir Gayed Roufaïl est né près d'Assiout en 19232. Il étudie l'histoire et l'archéologie à l'université du Caire et la théologie au séminaire copte du Caire, où il enseignera. Il entre au monastère Al-Sourian où il prend le nom d'Antonius Al-Souriany. Il y est ordonné prêtre en 1955 et consacré évêque en 19622. Enfin, en novembre 1971, il est élu et intronisé pape d'Alexandrie2 et patriarche du Siège de Saint-Marc. Chenouda III a écrit de nombreux ouvrages de morale, de patristisque et d'ecclésiologie. Son règne est marqué par une rénovation profonde de l'administration de l'Église et une expansion sans précédent notamment vers les communautés coptes hors d'Égypte.

Entre septembre 1981 et 1985, il est assigné à résidence au monastère Saint-Bishoy. Il a en effet été exilé d'Égypte par le Président Anwar Sadat pour avoir refusé de conduire une célébration de Pâques, et ne revient au pays que suite à l'assassinat du Président.

En 1991, il est élu membre de la présidence du Conseil oecuménique des Églises, dont le siège est à Genève. Chenouda III est désigné en octobre 2000 lauréat du prix UNESCO-Madanjeet Singh pour la promotion de la tolérance et de la non-violence, sur recommandation d'un jury international. « Le Patriarche Chenouda est un religieux qui se consacre à la promotion de la tolérance. Nous pensons que la religion est un domaine où la tolérance doit être particulièrement encouragée car c'est souvent là qu'elle manque le plus », avait déclaré la présidente de ce jury, Tanella Boni.

Il participe régulièrement à des cérémonies religieuses coptes à travers le monde, l'une d'entre elles est célébrée le 22 janvier 2012 dans la commune de Rillieux-la-Pape avec le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon.

L'Église copte connaît une expansion importante durant son pontificat - notamment aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Il a exprimé son désaccord avec la doctrine du subsistit in, issue du concile Vatican II.

Se prononçant pour l'unité des Chrétiens, par-delà les différentes Églises, il rend visite au pape Paul VI en 1973. Il était alors le premier pape copte à visiter le Vatican « depuis 1 500 ans ».

Il est critiqué par de nombreux fidèles, notamment en dehors de l'Égypte, pour avoir interdit aux Coptes de visiter les sites chrétiens en Israël, affirmant que les chrétiens ne devraient s'y rendre, « main dans la main avec les musulmans », qu'une fois résolu le conflit israélo-arabe. Des fidèles critiquent cette prise de position politique, qui contribue à sa brouille avec le président Sadate.

En 1976, lorsque le patriarche d'Éthiopie, Abuna Theophilos, fut arrêté par le gouvernement éthiopien puis exécuté, Chenouda III refusa de reconnaître le successeur nommé par les autorités éthiopiennes ; la rupture avec l'Église éthiopienne dura plus de trente ans.

Tombe

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