Artiste, Peintre (Art, Peinture).
Enterré (où exactement ?).
Né dans une famille d'artisans, Pierre-Auguste Renoir commença à peindre, d'abord sur porcelaine dès l'âge de treize ans, puis à partir de dix-sept ans, sur éventails et sur tissus. En 1862, il s'inscrivit à l'école des beaux-arts et étudia dans l'académie parisienne du peintre suisse Charles Gleyre (1808-1876), où il rencontra Sisley , Bazille et Monet qui influença le début de sa carrière. En 1864, il fit la connaissance de Diaz de La Peña (1807-1876) qui l'engagea à peindre en plein air. Ses premières oeuvres sont encore marquées par l'influence de Courbet. La même année, il exposa pour la première fois à Paris, mais après avoir essuyé deux refus en 1866 et en 1867, il ne fut admis au Salon des artistes français qu'en 1868 avec Lise à l'ombrelle (1867, Folkwang Museum, Essen).
En 1869, Renoir travailla avec Monet aux trois vues de la Grenouillère qui annoncent les scènes nautiques d'Argenteuil d'après 1870. En 1874, il participa à la première exposition des peintres impressionnistes chez Nadar (avec la Scène, 1874, Courtauld Institute, Londres). C'est là que Renoir fit la connaissance de Caillebotte.
S'ouvre alors la période des toiles les plus célèbres telles les Régates à Argenteuil (1874, Musée d'Orsay, Paris), le Moulin de la Galette (1876, Musée d'Orsay, Paris) et les Parapluies (1883, National Gallery, Londres), qui rassemblent les caractéristiques d'un impressionnisme très parisien (ambiances de loisirs, foules citadines). Une sorte de vibration, faite d'ombre et de soleil, relie tous les personnages des scènes champêtres dans une atmosphère lumineuse, bien que sa facture fasse appel à une touche fondue plutôt qu'au divisionnisme habituel impressionniste. Un effet analogue d'éclairage se retrouve dans le Déjeuner des canotiers (1881, Phillips Memorial Gallery, Washington) qui témoigne d'une individualisation parfaite des personnages, dans la mobilité des gestes et des attitudes.
En 1881, il fit un voyage en Italie où il s'intéressa plus particulièrement à Raphaël. Son attention à la composition s'en trouva accrue. Vers 1888, il séjourna quelques temps chez Cézanne en Provence et réalisa de nombreux nus féminins, les Baigneuses (Musée de l'Orangerie, Paris) qui semblent ne pas se baigner dans l'eau, mais dans la lumière d'une facture très souple, révélant les coloris nacrés de la peau et transmettant avec lyrisme son amour sensuel de la plasticité du sujet. Chargeant progressivement sa pâte, il superposa de plus en plus les couleurs, les brossant toujours plus afin d'obtenir une matière lisse et soyeuse, souvent rapprochée de celles de Rubens, des Vénitiens ou de Watteau. à la fin de sa vie, il se tourna vers la sculpture (la Grande Laveuse, Musée d'Orsay, Paris).
Renoir Auguste, peintre français (Limoges 1841 - Cagnes-sur-mer 1919) né à Limoges, sixième et avant-dernier enfant de Léonard Renoir, tailleur, et de Marguerite Merlet, couturière, son grand-père paternel, François Renoir, était sabotier : milieu d'artisans modestes, possédant cette intelligence de la main qui va bien au-delà du métier, et incite au goût des belles choses. En 1844, la famille s'était installée à Paris, non loin du Louvre d'abord, puis dans le quartier du Marais. Après l'école, à treize ans, Renoir qui aimait le dessin fut mis en apprentissage chez un peintre sur porcelaine.
Quatre années plus tard, l'impression mécanique remplaçant peu à peu le travail manuel, il dut gagner sa vie en décorant des éventails, puis des stores. Ayant amassé quelque argent, il put bientôt se consacrer à la peinture, devenue sa passion, et allait copier au Louvre, où ses parents l'avaient souvent mené. En mars 1862, il se présentait et était admis à l'école des Beaux-Arts, et s'inscrivait en octobre de la même année à l'académie Gleyre, où il rencontra Claude Monet , Alfred Sisley , Frédéric Bazille. Ce dernier admirait beaucoup Courbet, et aussi Edouard Manet qui l'avait reçu dans son atelier. Tu comprends, lui dit Bazille, Manet est aussi important pour nous que Cimabue et Giotto pour les Italiens du Quattrocento. Parce que c'est la Renaissance qui est en train de venir. Et il faut que nous en soyons.
Renoir, désormais, est pris dans le mouvement. Au début de l'année suivante, en 1863, il accompagne Sisley, Monet et Bazille à Chailly-en-Bière, en bordure de la forêt de Fontainebleau il y rencontre Narcisse Diaz, qui lui recommande d'éclaircir sa palette. Il quitte en 1864 l'école des Beaux-Arts, fait recevoir par le jury du Salon une Esmeralda dansant (détruite ensuite) et exécute ses premières commandes, le Portrait de Mlle Lacau (Cleveland Museum of Art), qui révèle son sens de la grâce féminine, et celui de William Sisley (musée du Jeu de paume, Paris), le père de son ami peintre, tableau qui sera accepté au Salon de 1865.
Ses parents étant retirés à Ville-d'Avray, il est accueilli par Sisley d'abord, puis, après le mariage de celui-ci, par Bazille. Tous ont pris maintenant l'habitude de se rendre à la campagne dès les premiers beaux jours, à Chailly de nouveau, puis à Marlotte, où les rejoint Pissarro et où Renoir fait la connaissance de Gustave Courbet à Bougival, Chatou, Argenteuil. Renoir a peint ses amis à Marlotte, en 1866, dans le Cabaret de la mère Anthony (Nationalmuseum, Stockholm), sa première composition importante.
En 1867, il peint une Diane chasseresse (National Gallery of Art, Washington), prétexte à un nu dans la nature vigoureusement traité à la manière de Courbet, et Lise à l'ombrelle (Folkwang Museum, Essen), grande figure dans une lumière de plein air tamisée par les feuilles des arbres, qui fait suite aux Déjeuner sur l'herbe de Manet et de Monet. Aux aspirations nouvelles (réalisme et goût de la nature de Courbet, sujets empruntés à la vie moderne de Manet, éclaircissement de la palette conseillé par Diaz) s'ajoute en effet l'intérêt de plus en plus vif pour toutes les variations de la lumière. Travaillant ensemble durant l'été 1869 à " La Grenouillère ", dans l'île de Croissy près de Bougival, Claude Monet et Renoir tentent de rendre dans leur peinture le miroitement du fleuve, tous les reflets du soleil multipliés par le frémissement de l'eau. Monet transpose en touche de couleur chaque éclat lumineux, divisant hardiment et franchement les tons pour préserver leur vigueur : " capter la lumière, et la jeter sur la toile, tel est son projet.
Renoir, plus sensible à la présence humaine et à celle des objets, attentif à l'ensemble, demeure plus nuancé. Chacun suit sa propre voie. Ce que je ferai aura au moins le mérite de ne ressembler à personne, parce que ce sera simplement l'impression de ce que j'aurai ressenti, moi tout seul, écrivait Monet quelques mois auparavant, alors qu'il travaillait au Havre. Renoir, très attiré encore par Courbet, comme en témoignent La Nymphe à la source (1869 National Gallery, Londres) et La Baigneuse au griffon (1870 ; musée d'Art moderne, São Paulo, Brésil), analyse longuement aussi Delacroix, s'en inspire et lui rend hommage dans L'Odalisque, ou Femme d'Alger (National Gallery of Art, Washington) exposée au Salon en mai 1870.
En juillet, c'est la guerre. Bazille y trouvera la mort. Renoir, appelé à Tarbes puis à Libourne, est démobilisé en mars 1871. En janvier 1872, le marchand Paul Durand-Ruel, qu'il a rencontré par l'intermédiaire de Monet et de Pissarro, lui achète quelques tableaux ; il travaille en été à Argenteuil, avec Claude Monet et Gustave Caillebotte, et entreprend en octobre les Cavaliers au bois de Boulogne (Kunsthalle, Hambourg), vaste composition terminée au printemps 1873. Soutenu matériellement par Durand-Ruel et par Théodore Duret, il peut alors s'installer dans un appartement de la rue Saint-Georges, à Montmartre. Il a trente-deux ans.
Son tableau de La Loge (Courtauld Institute, Londres) admirable image de la fête du soir au théâtre, la femme vêtue d'une robe somptueuse, l'homme en habit confirme à la fois son admiration pour les maîtres du passé et sa propre virtuosité. Il le présente lors de la première exposition des " impressionnistes " chez Nadar : ce noir qui fait jouer tout l'ensemble de la toile, et dont il dira un jour qu'il est " la reine des couleurs ", est alors une note remarquable d'indépendance.
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