Alice Ozy

Biographie

Julie-Justine Pilloy, au théâtre «Alice Ozy», (6 août 1820 à Paris - 3 mars 1893 à Paris) est une célèbre actrice de théâtre et « courtisane » du XIXe siècle

Enlevée, à dix-sept ans par Édouard Brindeau au moment où elle allait épouser un notaire, elle débuta aux Variétés en 1838, puis parut successivement au Vaudeville, au Palais-Royal, enfin à la Porte-Saint-Martin.

Son père était un habile bijoutier, et Ozy, son grand-père, en son temps directeur du Conservatoire et maître de chapelle de l'Empereur, a été la dernière célébrité sur le basson. Le musicien avait épousé une demoiselle Dupont, dame d'honneur de la reine de Portugal, femme de Dom Pedro. Les Dupont descendaient du chancelier Maupeou et se trouvaient par conséquent, alliés aux Montmorency par les femmes. Mais Alice Ozy eut trop d'esprit et de bon sens pour s'enorgueillir de ces origines.

Un prince, le duc d'Aumale la remarqua. Un fils de poète, Charles Hugo, soupira pour elle. Sa fortune, qui fut grande, commença d'abord au théâtre. Édouard Brindeau la fit engager au théâtre des Variétés. Elle y débuta, en 1840 dans les Enragés.

Sa naïveté était extrême, proverbiale, et les charges de coulisses, comme des pierres tombant dans un lac pur, étaient impuissantes à l'altérer. On lui fit croire, un jour, que le gouvernement venait de découvrir à Montmartre une carrière de fromage de Gruyère, dont l'exploitation serait la fortune des pauvres ménages. Mue par son bon coeur et avec cet instinct de l'agiotage dont elle devait, un peu plus tard, comprendre si admirablement le mécanisme, elle demandait à tous ses camarades où l'on souscrivait des actions, Lorsque Hyacinthe voulait la faire fondre en larmes, il n'avait qu'à prendre une figure sérieuse, longue d'une aune, et à lui prédire qu'elle finirait par devenir une femme entretenue.

C'est à l'époque où elle sentait le besoin d'exercer l'esprit qui lui était si merveilleusement poussé que le baron César Lecat de Bazancourt fut présenté à la jeune Alice. Bazancourt mettait dans sa causerie tout l'intérêt qu'on trouve dans ses romans.

Bazancourt est généreux mais il n'est pas seul à Paris a admirer Alice Ozy. Maintenant qu'elle est lancée, elle va trouver des soupirants aux quatre coins du café de Paris et de Tortoni. Son aventure avec Bazancourt dura un an après quoi ce fut un jeune aristocrate polonais Wieloposki qui eut ses faveurs. Wieloposki mourut jeune, après avoir, durant son séjour en France, gagné au wist une somme de 150,000 francs. Alice Ozy hérita pour sa part de 70 à 80,000 francs. Telle fut l'origine de sa fortune.

Elle a des soupirants sans nombre, depuis les princes jusqu'aux potaches qui lui font des déclarations enflammées. Jean-Louis Vaudoyer en a cité de nombreuses dans le livre qu'il lui a consacré. Les amants qui comptèrent dans la vie d'Alice Ozy furent notamment le duc d'Aumale, Charles Hugo et le peintre Théodore Chassériau. Parmi les nombreux amants d'Alice Ozy figurèrent le futur empereur Louis-Napoléon Bonaparte, Thomas Couture, Edmont About, ou encore Gustave Doré.

Ami de Rachel, Alice Ozy a joué au Vaudeville, au Palais-Royal et à la Porte-Saint-Martin. C'est sur cette dernière scène qu'elle créa avec succès un rôle dans les Gardes mobiles. A l'expiration de son engagement, elle est décidée à quitter le théâtre.

Après fortune faite, elle redevint Julie-Justine Pilloy partageant sa vie entre son château d'Enghien et sa demeure de Passy. Elle laisse la majeure partie de sa fortune aux orphelins des artistes dramatiques et les oeuvres de Théodore Chassériau en sa possession au neveu de l'artiste, le baron Arthur Chassériau.

Alice Ozy meurt le 3 mars 1893. Elle demanda pour ses obsèques qu'une statue faite par Gustave Doré fut placée sur sa tombe au Cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Tombe

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