Général, Militaire (Guerre, Histoire).
Francais, né le 25 mars 1762 et mort le 26 février 1806
Enterré (où exactement ?).
Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie, dit le général Dumas, est un général de la Révolution française, né le 25 mars 1762 à Jérémie (Saint-Domingue, aujourd'hui Haïti) et mort le 26 février 1806 à Villers-Cotterêts.
Mulâtre de Saint-Domingue, il est le premier général ayant des origines afro-antillaises de l'armée française. Il fit la campagne de Belgique, la guerre de Vendée, la guerre des Alpes, la campagne d'Italie, et la campagne d'Égypte.
Il est le père de l'écrivain Alexandre Dumas et le grand-père de l'écrivain Alexandre Dumas fils.
Il est le quatrième enfant d'un noble normand du pays de Caux, le marquis Alexandre Antoine Davy de la Pailleterie (1714-1786), parti rejoindre son frère cadet qui avait fait fortune dans les plantations à Saint-Domingue, et de son esclave d'origine africaine Marie-Césette Dumas, faussement déclarée morte vers 1772. En réalité deux documents notariés signés en 1786 et en 1801 par le futur général Dumas prouvent qu'il savait sa mère encore vivante. Il naît près du bourg de Jérémie, dans la maison Madere attenante à la petite plantation de sucre détenue par Alexandre Antoine.
Son père vend ses quatre enfants en tant qu'esclave, mais lui, Thomas Alexandre, il le vend à réméré avant de retourner en France vers 1774. Il le rachètera et le fera revenir auprès de lui sous le pseudonyme de Thomas Rétoré. L'adolescent reprend alors le nom de son père et reçoit l'éducation d'un jeune noble (escrime, vie culturelle et autres « exercices du corps ») de son époque. À Paris, il se lie au célèbre chevalier de Saint-George, compositeur, escrimeur, également né esclave. Il devient apprenti menuisier. Bel athlète, il mesure « un mètre quatre-vingt-cinq » et a « des cheveux et sourcils noirs crépus, un visage ovale, plein et brun, une petite bouche, des lèvres épaisses. »
Après une dispute avec son père (qui le prive de ressources) liée au remariage de ce dernier le 2 juin 1786 avec Françoise Retou, sa cadette de trente ans, il s'engage pour 8 ans dans l'armée en 1786 dans le régiment des dragons de la Reine comme simple cavalier sous le nom d'Alexandre Dumas (le nom de sa mère). Selon son fils (qui parfois « arrange » quelque peu la réalité) il se serait vite rendu célèbre dans le régiment par ses prouesses herculéennes. C'est là en tout cas qu'il se lie avec de futurs généraux d'Empire, Jean-Louis Espagne, Louis-Chrétien Carrière de Beaumont, Joseph Piston. Leur amitié et leurs exploits inspireront sans doute le roman Les Trois Mousquetaires, écrit plus tard par le fils du général.
En août 1789, un détachement de son régiment est envoyé à Villers-Cotterêts pour sécuriser la région après les troubles de la Révolution française. Logeant à l'auberge de l'Écu de France, il y rencontre sa future épouse, Marie Labouret, fille de l'aubergiste. Il ne l'épousera qu'en novembre 1792, son beau-père Claude Labouret ayant exigé qu'il obtienne le grade de brigadier (chose faite en février 1792). C'est probablement à cette époque qu'il aurait été initié à la franc-maçonnerie dans la loge Carolina de Villers-Cotterêts, à laquelle appartenait son futur beau-père.
Pendant la Révolution, sa carrière militaire va progresser de manière fulgurante. Il sert d'abord sous les ordres du général Dumouriez dans l'armée du Nord. Il n'est que simple brigadier lorsqu'au camp de Maulde il tombe dans une embuscade de chasseurs tyroliens qu'il intimide par sa contenance et dont treize furent amenés par lui au général Dumouriez, qui le nomma maréchal-des-logis.
Un autre Antillais, son ami le chevalier de Saint-George, le fait venir dans la légion franche de cavalerie des Américains et du Midi et l'élève au grade de lieutenant-colonel ; Dumas se distingue à Mouvaux près de Lille où, à la tête d'une patrouille de 14 hommes, il surprend un poste de 40 soldats hollandais, dont trois sont tués de sa main et 16 faits prisonniers.
Nommé général de brigade grâce à la protection de Bouchotte, il est chargé de la défense du Pont-à-Marcq, par lequel communiquent deux ailes de l'armée française. Il repousse les colonnes qui viennent l'assaillir, et est promu au grade de général de division le 13 septembre 1793. Il est le premier général d'origine afro-antillaise de l'armée française. Il sera rejoint dans ce grade le 23 juillet 1795 par les généraux Louis-Jacques Beauvais, Toussaint Louverture, André Rigaud et Jean-Louis Villatte, également d'origine africaine et nés à Saint Domingue.
Appelé au commandement en chef de l'armée des Pyrénées orientales, il la quitte presque aussitôt pour passer à celle des Alpes dont son ami Piston devient chef d'état-major. Accompagné de ses autres camarades Espagne et Beaumont, dont il fait ses aides de camp, il prend au pas de charge le Petit Saint-Bernard, hérissé de redoutes, et s'empare des canons qu'il dirige sur-le-champ contre l'ennemi. Cette opération terminée, il attaque le mont-Cenis, qu'il emporte d'assaut, s'emparant des bagages ennemis, de 30 pièces de canon, et faisant 1 700 prisonniers.
Nommé le 17 août 1794 commandant en chef de l'armée de l'Ouest, il y arrive en septembre et démissionne par dégoût pour les massacres engagés dans cette région depuis l'année précédente. Brièvement muté à la tête de l'armée des côtes de l'Ouest, le temps que celle-ci absorbe une partie de l'armée des côtes de Cherbourg, il est renvoyé chez lui en « convalescence » après avoir risqué l'échafaud pour avoir ouvertement désapprouvé la politique menée par la Convention en Vendée, ce qui lui valut le surnom de « Monsieur de l'Humanité ». Rappelé au moment de Vendémiaire pour combattre les royalistes, il est bloqué à Gonesse à cause de la rupture de l'essieu de sa voiture, ce qui permet à Bonaparte de prendre le commandement des opérations. Dumas se joint à lui le lendemain. Il est ensuite nommé à l'armée de Sambre-et-Meuse, puis retourne à l' armée des Alpes sous les ordres de Kellermann avec lequel il entretient vite des relations orageuses. Il est finalement muté à l'armée d'Italie sous les ordres de Bonaparte qui, selon les Mémoires de son fils, l'aurait admiré et jalousé.
Il assiège Mantoue en 1796, bat le général Wurmser dans une tentative de sortie, le forçant à rentrer en désordre dans la forteresse ; il passe ensuite dans le Tyrol où il rejoint l'armée du général Joubert pour en commander la cavalerie. Joubert lui confie en fait le commandement de la moitié de ses 20 000 hommes.
Le 19 janvier 1797 le général Dumas charge à la tête de ses dragons pour capturer le pont de Clausen, sur l'Adige dans le Tyrol, qui permettait au général autrichien Laudon de protéger sa retraite vers Brixen. Dumas défait l'ennemi supérieur en nombre à plusieurs reprises. La ville de Bolzano est prise dans la foulée, avec l'aide du général Belliard, ainsi que 1 500 prisonniers. Lors d'une contre-attaque sur le même pont de Clausen, les Autrichiens vont passer ; Dumas s'en aperçoit, court en toute hâte et arrive seul au milieu du danger. Aussitôt il se place en travers avec son cheval, soutient les efforts de la cavalerie ennemie, tue trois hommes, en met plusieurs hors de combat, reçoit plusieurs blessures et donne aux siens le temps d'arriver.
Mis à l'ordre du jour pour l'intrépidité qu'il avait déployée, en cette circonstance, et surnommé par Bonaparte l'Horatius Coclès du Tyrol, il concourt ensuite à l'attaque de la gorge d'Innsbruck et harcèle l'ennemi jusqu'à Sterzing, à quinze lieues du champ de bataille. Les Autrichiens le surnomment alors « le diable noir ».
Après le traité de Campo-Formio, il revient en France et s'embarque bientôt pour l'Égypte. Il y participe aux affaires de Chebreiss, des Pyramides. Pendant l'expédition d'Égypte, il réprime une insurrection dont le général Dominique Martin Dupuy vient d'être victime au Caire mais, sous le prétexte de son état de santé, il prend ses distances avec Bonaparte.
Son nom est rarement cité dans les articles qui se rapportent à cette expédition, alors qu'il y a joué un rôle majeur : c'est lui qui commandait la cavalerie à la bataille des Pyramides et qui a sauvé la situation au Caire. Il a également réprouvé la destruction de la Grande Mosquée ainsi que le massacre des rebelles, sur ordre de Bonaparte, après que ceux-ci se sont rendus. La rupture définitive est intervenue lorsque Bonaparte fait exécuter 4000 prisonniers après la prise de Jaffa.
Menacé de naufrage lors de son retour en Europe, il relâche à Tarente, où le gouvernement de Naples le retient deux ans prisonnier avec Dolomieu. Violemment maltraité durant sa captivité, il est libéré par la victoire de Marengo. Mais il en sort estropié de la jambe droite, sourd de l'oreille droite, paralysé de la joue gauche, son oeil droit est presque perdu et il est atteint d'un ulcère à l'estomac qui, bien plus tard, lui sera fatal.
À son retour en France, à l'époque du Consulat, en 1802, il est victime de l'épuration raciale de l'armée au moment de l'insurrection de Saint-Domingue (arrêté de Berthier du 29 mai 1802). Bonaparte le destitue de son grade de général de division le 23 juillet, le met à la retraite et lui refuse toute pension (il lui refuse les 28 500 francs d'arriéré et les 5 000 francs d'indemnités de captivité qui lui sont dus), de même qu'à sa veuve après son décès. Il ne sera pas cité dans Le Mémorial de Sainte-Hélène et restera ignoré de la plupart des historiens de l'Empire.
Il ne fut jamais décoré de la Légion d'honneur, et l'Horatius Coclès français meurt à l'hôtel de l'Epée à Villers-Cotterêts, le 26 février 1806, des suites de ses campagnes et de son ulcère aggravé par l'ingratitude de Napoléon. Son fils, le futur écrivain Alexandre Dumas est alors âgé de 3 ans et 7 mois.
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► Monsieur de la Pailléterie aurait donc eu un enfant avec une prolétaire |
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