Artiste, Écrivain, Enseignant, Essayiste, Journaliste, Philosophe (Art, Journalisme, Littérature, Philosophie).
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Alain, de son vrai nom Émile-Auguste Chartier (Mortagne-au-Perche (Orne) le 3 mars 1868 - Le Vésinet (Yvelines) le 2 juin 1951), est un philosophe, journaliste, essayiste et professeur de philosophie.
L'auteur utilisa différents pseudonymes entre 1893 et 1914. Il signe « Criton » sept "Dialogues" adressées à la très universitaire Revue de métaphysique et de morale (dans laquelle il signe par ailleurs plusieurs articles de son vrai nom) ; il signe « Quart d'oeil » ou encore « Philibert » ses pamphlets dans La Démocratie rouennaise , journal éphémère destiné à soutenir la campagne du député Ricard à Rouen ; enfin « Alain » pour signer différentes chroniques dans La Dépêche de Lorient (jusqu'en 1903) puis dans La Dépêche de Rouen et de Normandie de 1903 à 1914.
L'adjectif utilisé et dérivé de son nom est alinien.
Émile-Auguste Chartier est né le 3 mars 1868 à Mortagne-au-Perche de Étienne Chartier, vétérinaire et de Juliette-Clémence Chaline. Ses grands-parents maternels Pierre-Léopold Chaline et Louise-Ernestine Bigot sont des commerçants de Mortagne connus et très présents dans la vie communale. Alain a également pour cousin l'abbé Chaline, grâce à qui le sujet de la religion aura une place toute particulière dans son étude et sa réflexion philosophique. Il tient fondamentalement une grande part de son radicalisme de son père et de son grand-père.
En 1881, il entre au lycée d'Alençon où il passe cinq ans.
Se destinant d'abord à l'École polytechnique, il opte finalement pour une préparation littéraire qu'il effectue comme externe au lycée Michelet. Là, il fait la rencontre décisive de Jules Lagneau, qui l'oriente vers la philosophie.
Après l'École normale supérieure, il est reçu à l'agrégation de philosophie puis est nommé professeur successivement aux lycées Joseph-Loth à Pontivy, Dupuy de Lôme à Lorient, à Rouen (lycée Corneille de 1900 à 1902) et à Paris (lycée Condorcet puis au lycée Michelet). À partir de 1903, il publie (dans La Dépêche de Rouen et de Normandie) des chroniques hebdomadaires qu'il intitule « Propos du dimanche », puis « Propos du lundi », avant de passer à la forme du Propos quotidien. Plus de 3000 de ces « Propos » paraîtront de février 1906 à septembre 1914. Devenu professeur de khâgne au lycée Henri-IV en 1909, il exerce une influence profonde sur ses élèves (Simone Weil, Georges Canguilhem, André Maurois, Julien Gracq, etc.). Alain a également enseigné à partir de 1906 au Collège Sévigné, à Paris.
À l'approche de la guerre, Alain milite pour le pacifisme. Lorsque celle-ci est déclarée, sans renier ses idées, et bien que non mobilisable, il s'engage, fidèle à un serment prononcé en 1888 (il avait jugé injuste d'être dispensé de service militaire, et avait juré de s'engager si une guerre survenait), et ne supportant pas l'idée de demeurer à l'arrière quand les « meilleurs » sont envoyés au massacre.
Brigadier au 3e régiment d'artillerie, il refuse toutes les propositions de promotion à un grade supérieur. Le 23 mai 1916, il se broie le pied dans un rayon de roue de chariot lors d'un transport de munitions vers Verdun. Après quelques semaines d'hospitalisation et de retour infructueux au front, il est affecté pour quelques mois au service de météorologie, puis il est démobilisé en 1917.
Ayant vu de près les atrocités de la Grande Guerre, il publie en 1921 son célèbre pamphlet Mars ou la guerre jugée. Sur le plan politique, il s'engage aux côtés du mouvement radical en faveur d'une république libérale strictement contrôlée par le peuple. En 1927, il signe la pétition (parue le 15 avril dans la revue Europe) contre la loi sur l'organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d'opinion. Son nom côtoie ceux de Lucien Descaves, Louis Guilloux, Henry Poulaille, Jules Romains, Séverine... et ceux des jeunes normaliens Raymond Aron et Jean-Paul Sartre. Jusqu'à la fin des années 1930, son oeuvre sera guidée par la lutte pour le pacifisme et contre la montée des fascistes. La rédaction des Propos reprend, mais sous forme de revue, de 1921 à 1936, avec une interruption de 1924 à 1927, où ils sont accueillis par la revue Emancipation de Charles Gide. En 1934, il est cofondateur du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA).
Pendant la guerre, il poursuit la rédaction d'un Journal commencé en 1937, publie plusieurs recueils thématiques rassemblant des Propos antérieurs, et rédige de nombreux articles, dont certains paraissent dans la Nouvelle Revue française de Drieu La Rochelle.
En 1936, alors qu'il est depuis longtemps atteint de crises régulières de rhumatismes qui l'immobilisent, une attaque cérébrale le condamne au fauteuil roulant. Il participe néanmoins, mais de loin, aux travaux du Comité de Vigilance des Intellectuels antifascistes, milite ardemment pour la paix, rassemble les deux volumes de Propos qu'il intitulera Convulsions de la Force et Echec de la Force, soutient un moment les efforts pacifistes de Giono, même si, partisan de toujours de la guerre défensive, il désapprouve toute idée de désarmement. Il approuve en revanche les accords de Munich, et semble ne pas mesurer la puissance réelle et la dimension spécifique de l'hitlérisme. Il signe en septembre 1939 le tract "Paix immédiate du militant anarchiste Louis Lecoin. L'entrée en guerre et la débâcle sont pour lui un effondrement. La collaboration pétainiste lui semble un moindre mal dans la continuité de son engagement pacifiste. En 1943, il adhère à la Ligue de la pensée française de René Château dont il préfacera le livre Introduction à la politique en 1947.
Très affaibli, pratiquement coupé du monde et de la guerre, que même ses amis évitent d'évoquer devant lui, il connaît de 1940 à 1942 des années très sombres, au moral comme au physique, d'autant qu'il perd en 1941 son amie de coeur et fidèle collaboratrice Marie-Monique Morre-Lambelin, et en 1944 son ancien élève et son plus proche disciple Jean Prévost, tué dans le Vercors. Son Journal (1937-1950, encore largement inédit) porte néanmoins la marque de la renaissance de son activité littéraire à partir de 1943. C'est pour l'essentiel la relecture des grandes oeuvres qui le ramène à l'écriture. Mais il rédigera encore en 1947 les Lettres à Sergio Solmi sur la philosophie de Kant ainsi que les Souvenirs sans égards, divers articles et préfaces, l'ébauche d'un Marx en 1950. Décédé en 1951, il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (division 94).
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Parce que j'ai toujours aimé lire les ouvrages d'Alain, depuis la classe de Philo , et même mantenant ,à 77 ans ! c'est pas beau une telle fidélité ??